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Ce qui m'importe par-dessus tout c'est l'image. Depuis mes débuts en arts, je prends plaisir à peindre, dessiner et immortaliser non pas des moments, mais des états d’être. Mon désir de rendre visibles les sentiments qui m'habitent relève de mes expériences personnelles. Vivre avec un trouble anxieux n’est pas facile, mais cela m'a mené à devenir sensible plus aux autres ainsi qu'à mieux comprendre le monde qui m'entoure et à l’apprécier davantage. Ayant découvert dans l'art un moyen de communiquer, de retranscrire mon ressenti et de m'ouvrir au monde, mes expériences personnelles deviennent essentiellement la base de mon travail. Je pense qu'il faut plus que des mots pour s'exprimer ou faire passer un message ; ce n'est pas pour rien qu'on dit qu'une image vaut mille mots. De ce fait, je souhaite rendre compte d'une réalité intérieure et partager ces émotions avec le monde, et ce, par un travail de photographie numérique. Le point de départ de mon amour pour la photo a été le projet final du cours de photo lors de ma deuxième session. Depuis, j’ai découvert plusieurs artistes photographes qui travaillent, tout comme moi, le thème de la maladie mentale et qui m’inspirent énormément : Edward Honaker, qui souffre de dépression ; Maren Klemp, à qui l’on a diagnostiqué un trouble bipolaire ; Katie Joy Crawford, qui souffre d’anxiété depuis toujours. J’ai donc choisi de décrire le projet sur lequel je travaille présentement dans le cadre du cours avec Denis, Pratique d’atelier et démarche de création.

 

Ce projet est en continuité avec mon travail du cours de photo, puisqu’il traite du même sujet. Je tenais cependant à approfondir mes connaissances acquises en photo ainsi qu’en création numérique et pousser un peu plus loin le travail visuel de la mise en espace. Traitée de façon matérielle, la maladie mentale est une cause qui me tient à cœur et un thème que je souhaite aborder sous plusieurs angles, tels que l'anxiété, la dépression, les troubles de personnalité et le mal de vivre. Mon approche est minimale, personnelle, réflexive, narrative et engagée. Outre mes sujets sombres et lourds d'émotions, il y a tout de même un aspect théâtral dans la mise en scène de mes photographies. Mes projets sont en partie créés sur le moment des captures ; un travail d’équipe avec le modèle, une pose en entraîne une autre, un peu d’improvisation et le résultat final est souvent plus impressionnant que ce à quoi je m’attendais. Globalement, mon but est de cerner les émotions des autres face à la maladie mentale et d'en dévoiler les véritables souffrances psychologiques. Avec certains effets techniques de la photographie, il m’est possible de reproduire en image un sentiment flou ou un état intérieur, tout en gardant une esthétique soignée et délicate. Voilà pourquoi ce projet est l’un des plus représentatifs de ma démarche, présentée ci-haut.

 

Pour ce travail, mon amie Rose-Marie m’a été d’une aide précieuse, autant comme modèle que sur le plan technique et créatif. Les images ont été prises avec un appareil photo du programme, en mode manuel, dans la pénombre du studio photo du cégep. Par la suite, j’ai fait un travail numérique sur Photoshop et sélectionné les meilleures prises (environ 5). Mis à part quelques touches de couleur, j’ai privilégié le noir et blanc, car je trouve que le monochrome suggère plus la profondeur et confère davantage d’intimité à mon sujet. Je compte disposer mes images au mur, à la hauteur des yeux, sur la même ligne horizontale. Pour intensifier le rapport au spectateur et créer une connexion intime avec mon sujet, j’aimerais les encadrer par des boites. Comme des cadres, mais à la profondeur démesurée, ces boites forceront les spectateurs à s’approcher et à faire face à cette réalité, cette souffrance transmise dans l’image. De petites bandes LED collées discrètement à l’intérieur des boites éclaireront chacune de mes images, laissant l’espace environnant dans la pénombre. Je veux créer une atmosphère de solitude et d’isolement pour chacune de mes photos, forcer le spectateur à ressentir l’émotion présente et à se questionner sur ce qu’elle représente. Dans l’ensemble, j’ai fait preuve de minimalisme et laissé place à l’interprétation ; je voulais avant tout éviter de tomber dans le cliché trop théâtral.

 © 2020 par Marianne Cusson. Créé fièrement avec Wix.com

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